Mythes et réalités sur la dépendance aux opioïdes

La dépendance aux opioïdes est un phénomène de société inquiétant, mais il peut être démystifié. Faisons le point.

 

La tolérance et la dépendance aux opioïdes sont une seule et même chose. MYTHE.

Lors de la prise prolongée d’un narcotique, il n’est pas rare de développer une tolérance à son effet bénéfique. Il se peut alors que vous soyez tenté de prendre des doses plus élevées et plus souvent pour obtenir le même effet anti-douleur qu’au départ. Il se peut aussi que, grâce à cette tolérance, vous ressentiez moins certains effets secondaires qu’au début comme les nausées ou les étourdissements.

De plus, lorsque vous irez mieux, il est possible qu’une dépendance physique se soit installée et que vous deviez réduire la dose progressivement pour éviter les symptômes de sevrage à l’arrêt. Ces phénomènes de tolérance et de dépendance physique sont normaux et prévisibles lors de l’usage d’un opioïde.

En revanche, à cause de la sensation d’euphorie ou « high » que peuvent procurer les opioïdes, ils entraînent parfois une consommation problématique chez certains utilisateurs. Il s’agit d’un phénomène bien distinct. Les opiacés d’ordonnance tout comme ceux du marché noir peuvent le provoquer. Une dépendance psychologique ou « addiction » s’installe. Des désirs irrépressibles de consommer ou « cravings » se font sentir. Une perte de contrôle de la consommation s’ensuit et met le consommateur à risque d’une surdose pouvant être mortelle. Cette addiction survient après un temps d’usage de l’opioïde très variable d’une personne à l’autre.

 

Tous les utilisateurs de narcotiques sont égaux devant le risque de dépendance. MYTHE.

La prédisposition à devenir dépendant d’une substance addictive comme un opioïde peut varier considérablement d’un individu à l’autre. Cela dépend de nombreux facteurs. En voici quelques-uns :

  • antécédent personnel d’abus de substance;
  • histoire familiale d’abus de substance;
  • trouble de santé mentale (ex. : dépression, stress post-traumatique, trouble anxieux);
  • antécédent d’incarcération;
  • usage d’une dose élevée d’opioïde;
  • usage chronique d’un opioïde.

 

Il est possible de reconnaître le degré de sévérité de la dépendance. RÉALITÉ.

Certains gestes et attitudes d’une personne consommant un opiacé permettent d’évaluer son degré de dépendance. Plus ils sont nombreux, plus grandes sont les chances que l’on puisse parler de dépendance.  

En voici des exemples :

  • Elle utilise plus de comprimés qu’envisagé au départ et pour plus longtemps.
  • Elle souhaiterait réduire sa consommation mais n’en n’est pas capable.
  • Elle passe beaucoup de temps à tenter d’obtenir son opioïde, à le prendre pour ressentir l’euphorie et ensuite à se remettre de son « high ».
  • Elle a des besoins irrépressibles ou ressent un sentiment d’urgence pour consommer.
  • À cause de sa consommation, elle s’absente du travail ou de l’école et ne remplit pas ses responsabilités.
  • Elle continue à consommer même si sa surconsommation nuit à ses relations.
  • Elle consomme même si cela pose des risques (ex. : en conduisant ou prenant soin d’un jeune enfant).
  • Elle a des symptômes de sevrage si elle arrête de consommer (ex. : sentiment de tristesse, dépression, nausées, douleurs musculaires, diarrhées, bâillements, insomnie, etc.).

 

Il existe des traitements contre la dépendance aux opioïdes. RÉALITÉ.

Aucun utilisateur de narcotiques n’est à l’abri de développer une dépendance. Heureusement, un traitement peut être offert aux gens qui ont du mal à s’en sortir. Il repose sur trois piliers : la médication, le counseling psychosocial en dépendance et les groupes de soutien.

La médication

Prescrit par un médecin, le médicament (ex. : méthadone ou SuboxoneÒ) permet de diminuer les « cravings », empêche l’apparition de symptômes de sevrage et peut aider à ne pas consommer. Utilisé de la bonne façon, il est efficace et sécuritaire. Il ne procure pas d’effet euphorisant. Il soulage également la douleur.

Le counseling psychosocial en dépendance

Les gens qui ont une dépendance à une substance addictive comme un narcotique ont besoin d’écoute, d’empathie et de soutien. Ils ont en outre besoin d’être entourés et accompagnés dans une démarche visant à les aider à guérir de leur dépendance. Le counseling psychosocial aide la personne à mieux comprendre son problème de dépendance et à repenser sa vie familiale, sociale et professionnelle en excluant l’usage de l’opioïde.

Les groupes de soutien

Finalement, les groupes de soutien permettent aux personnes qui en ont besoin de partager leur expérience avec d’autres gens aux prises avec une situation similaire. Ils puisent là une source d’écoute, de réconfort et d’inspiration leur permettant de changer leur vie. Un des groupes les plus connus est Narcotiques Anonymes.

 

La peur de la dépendance aux opiacés est bien répandue chez leurs utilisateurs. Bien qu’il s’agisse d’un vrai problème, il faut se rappeler que le risque de le développer demeure faible et qu’advenant une perte de contrôle temporaire, il est possible de s’en sortir grâce aux nombreuses ressources d’aide disponibles.

Pour plus d’informations sur la dépendance aux opioïdes ou à d’autres substances, demandez conseil à votre pharmacien.

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